Le fusil SIG SG 550 Sniper.
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Le fusil SIG SG 550 Sniper.
(Source : association Fort de Litroz)
Le SG550 est devenu la nouvelle arme réglementaire de l’armée suisse, sous le nom de Fass 90 (ou StGw 90) et sa munition de 5,6 mm (parfaitement interchangeable avec le 5,56 x 45 mm) la GP 90 (Gewehr Patrone 90), SIG ne s’est pas endormi sur ses lauriers pour autant. Après avoir aménagé des versions semi-automatiques de ses nouveaux fusils à l’intention du marché civil, qui leur a réservé un accueil particulièrement enthousiaste, le constructeur suisse a entrepris d’en dériver une version « sniper », à laquelle nous nous intéresseront aujourd’hui.
Elément d’une nouvelle doctrine
On relèvera d’emblée que cette démarche rompt avec une tradition qui avait prévalu jusqu’ici à Neuhausen, dans la mesure où SIG, en association avec sa filiale allemande SAUER, avait opté, en matière de « sniping », pour des armes à répétition manuelle de très haute précision, dont le fusil SSG 2000 (Scharfstutzengewehr, fusil de tireur d’élite) est le fleuron le plus prestigieux. Cette rupture implique un changement assez radical dans l’approche du tir de précision, puisqu’on sait que les constructeurs d’armes se partagent classiquement en deux écoles : celles-ci voient s’opposer – pacifiquement – les tenants d’une précision la plus élevée possible, qui ne jurent que par les mécanismes classiques à verrou et qui focalisent tous leurs efforts sur le premier coup tiré, et les adeptes de l’arme semi-automatique qui donne au tireur l’avantage de disposer d’un puissance de feu de 20 ou 30 cartouches par chargeur, sans compter le bénéfice d’un retour plus rapide en visée qui permet plus facilement de doubler le premier coup – ou d’engager une autre cible dans les délais les plus brefs. C’est ce dernier choix qui a été posé, entre autres, par Heckler & Koch, qui offre toute une gamme de fusils de « sniper » automatiques ou semi-automatiques dérivés du G3, ou encore celui des Israël Military Industries dont nous comptons tester prochainement les dernières versions « sniper » du Galil. Est-ce dire pour autant que SIG a viré de bord et remis en question les principes mêmes qui sous-tendent l’existence du SSG 2000 ?
Militaire et civils
Nous ne le croyons pas – et ce n’est pas seulement parce que le SSG 2000 continue de figurer au catalogue. Le SG 550, qui a servi de base naturelle au SG 550 Sniper, a fait l’objet d’une mise au point particulièrement soigneuse qui fait de lui une arme à peu près parfaite dans sa catégorie. Mais ce n’est pas vrai que pour les éléments constitutifs du fusil, la qualité des matériaux utilisés, leurs traitements ou encore le soin apporté à l’ergonomie : ça l’est aussi tout particulièrement pour la précision, qu’on peut considérer comme exceptionnelle pour une arme de ce calibre. Nous sommes en Suisse, il est vrai, un pays où la pratique des tirs hors service est largement répandue, jusqu’à être encouragée par les autorités fédérales : le tir à 300 m au fusil réglementaire est une discipline nationale, et les tireurs civils (qui restent toujours, quelque part, des conscrits démobilisés) sont parfois plus exigeants que les décideurs militaires, dès qu’il s’agit de précision. C’est une donnée avec laquelle SIG a compté au moment de la conception de son arme, qui avait donc aussi à séduire le marché civil. Il était assez logique que le constructeur exploite plus avant des qualités qui s’avéraient d’emblée supérieures à la normale : en opérant un tri supplémentaire parmi les armes de la série, qui passent de toute façon par des essais de tir, en fin de ligne de production, il devenait possible de sélectionner les plus précises pour obtenir à très faible coût les éléments constitutifs de basse d’un excellent « sniper » de petit calibre. Or, la demande existe bel et bien pour de telles armes, nous avons déjà eu l’occasion d’en faire état dans un dossier consacré à la problématique du « sniper ». Et cette demande n’émane pas seulement des milieux militaires, dans lesquels on songe de plus en plus volontiers à équiper les meilleurs tireurs d’un fusil d’assaut précis et flanqué d’une visée optique, qui permette de pratiquer le « sniping » aux courtes distances (jusqu’à 300m) et d’optimiser du même coup la rentabilité opérationnelle moyenne du fantassin, par ailleurs assez médiocre. Le phénomène, n’est plus nouveau, les corps de police s’intéressent eux aussi de très près à tout ce qui touche au « sniping » - c’est un des nombreux effets bénéfiques de la prise de conscience qui s’est opérée dans la seconde moitié des années 70. Il n’est sans doute plus nécessaire de rappeler la multiplicité des situations critiques qui peuvent être dénouées avantageusement pour les forces de l’ordre par le recours à cette technique – qu’il s’agisse d’actions terroristes, de simple banditisme ou de tous les « forts Chabrol » imaginables. Par la force des choses, les policiers ont suivi un cheminement analogue à celui des militaires, pour ce qui est des matériels utilisés. La refonte des techniques et des tactiques aidant, ils ont d’abord adopté les armements existants, pour la plupart des fusils à répétition manuelle, systématiquement chambrés pour la munition militaire de 7,62 x 51 mm OTAN (ou .308 Win.) dont on connaît la variété des projectiles disponibles.
Le Sniping version police
Mais les policiers ne sont pas restés non plus indifférents aux possibilités offertes par les armes semi-automatiques. Dans leur cas, il s’agit moins de disposer d’une puissance de feu confortable, les situations véritablement proches des conditions de combat militaires étant l’exception plutôt que la règle (encore que dans certains pays, hors Europe, les missions de police soient souvent dévolues à des corps organisés selon des structures militaires). Pour eux, l’intérêt d’une arme semi-automatique réside surtout dans la réduction du relèvement du canon et les possibilités de revenir beaucoup plus rapidement en visée, qui favorisent la rapidité d’engagement. Par ailleurs, le problème du « sniping » de police ne se pose pas exactement dans les mêmes termes que le « sniping » militaire. C’est spécialement vrai pour les portées, qui n’excèdent pratiquement jamais les 300 m, à prendre comme distance d’engagement maximale, les distances habituelles se situant autour ou en dessous de 100 m. Dans de nombreux cas, en effet, les policiers doivent compter avec l’environnement de la cible, dans lequel il est exclu de faire courir des risques à des innocents, sauf nécessité majeure – une préoccupation dont les militaires n’ont pas à s’encombrer. Ce sera d’autant plus vrai que la plupart des interventions se font en milieu de type urbain, dans des zones construites où la densité de population est un paramètre non négligeable. Si les techniques de tir doivent être adaptées en conséquence (tir au commandement, association des « snipers » en binôme, etc.), ces caractéristiques peuvent avoir des effets sur le choix des armes. Ainsi, il n’est pas nécessaire de disposer d’une munition qui demeure efficace et précise jusqu’à 600 m ou plus, ce qui suppose le recours à un calibre relativement puissant, au moins égal au 7,62 x 51 mm. Pour les distances d’intervention qu’on vient de mentionner, si le petit calibre de 5,56 x 45 mm peut produire une balistique terminale (effets à la cible) comparable à celle du 7,62 mm, il offrira alors un avantage sur celui-ci, en raison de son recul moindre – qui sera d’autant moins prononcé qu’on utilisera un fusil semi-automatique. Dans l’absolu, autant préciser tout de suite que le 5,56 x 45 mm ne peut rivaliser avec le 7,62 x 51 mm, en termes de pouvoir de neutralisation immédiat. Mais en « sniping » de police, les régions du corps qui sont visées sont presque toujours des zones vitales qu’on cherche à toucher à coup sûr, dès la première cartouche et, rappelons-le, à des distances relativement courtes. Dans ces conditions, la puissance spécifique du calibre importe beaucoup moins : la plupart des projectiles d’armes d’épaule, y compris ceux de 5,56 mm, auront des effets dévastateurs et surtout incapacitants. C’est dans cette mesure que le petit calibre d’infanterie actuel peut se prêter aux techniques de « sniping » mises en oeuvre par les forces de l’ordre. Pour l’arme qui nous occupe, le SG 550, on notera d’ailleurs qu’elle est le fruit de la collaboration entre le constructeur et les unités spéciales des forces de police helvétiques, qui ont vu dans le calibre 5,6 mm (respectons l’appellation !) un bon compromis entre l’efficacité terminale et le comportement de l’arme.
Caractéristiques générales du SG550 Sniper
Nous ne disposons pas de comparaison systématique entre la nouvelle version du SG550 et d’autres armes spécifiques de « sniper », à répétition manuelle ou non, utilisées par les mêmes tireurs et dans les mêmes conditions (sous peine de rendre toute comparaison invalide, ces critères doivent être respectés). Nous pouvons cependant rappeler quelques valeurs qui sont propres au SG550 standard, et qui sont vérifiées à fortiori par le SG550 Sniper. Ainsi, à la distance de 300 m, au tir sur chevalet de séries de 10 coups avec un lot de munitions favorables à la précision (lot FS 2, 29.2.80), 73 fusils standards ont réalisé une moyenne des groupements de 14,3 cm x 12,1 cm – ce qui représente une valeur moyenne de 96,5 points sur 100, alors que les résultats obtenus par 50 fusils Fass 57 (l’ancien fusil d’assaut réglementaire suisse) tirés dans des conditions identiques correspondent à une valeur moyenne de 93,6 points sur 100 (donc un groupement plus large, pour une arme dont la réputation était fondée dans une large mesure sur une précision remarquable). Bien que des résultats soient déjà très acceptables pour des armes à fonctionnement automatique, on sait que la section des armes destinées à la réalisation des modèles Sniper permet d’obtenir des groupements qui, sur chevalet, sont encore beaucoup plus serrés : rien de plus logique, puisqu’on élimine d’office les armes qui présentent des écarts trop prononcés entre les impacts. Nous ne nous attarderons pas à la base mécanique de l’arme, qui est identique à celle du SG550 de série. Bornons-nous à rappeler que les nouvelles armes SIG bénéficient d’une conception et d’une réalisation extrêmement soignées (c’est le résultat obtenu par des techniques de fabrication faisant appel à des technologies de pointe, que nous aurons sans doute l’occasion de présenter bientôt au lecteur) et quelles représentent probablement le nec plus ultra des fusils d’assaut de configuration classique. C’est vrai aussi au plan de l’ergonomie comme à celui de la robustesse et de la fiabilité, que l’Armée suisse a sévèrement testées sous les conditions les plus rudes. Le SG550 Sniper hérite nécessairement de toutes ces qualités, auxquelles viennent s’ajouter celles des dispositifs particuliers à la version Sniper.
L’organisation de détente
Commençons par ce qui est sans doute le moins directement visible, à savoir le mécanisme de détente. SIG a conservé le mécanisme à bossette très franche du SG550, dont la résistance totale est réglée en usine autour de 2,3 kg (résistance jusqu’au cran d’arrêt : 800 gr ; résistance au cran d’arrêt : 1,5 kg), ce qui est à la fois suffisamment élevé pour la sécurité et suffisamment faible pour la précision. Notons que l’utilisateur n’a pas la faculté de modifier lui-même ce réglage d’usine : cette option est discutable quant au principe, mais dans la pratique, on peut comprendre le souci de la sécurité qui a conduit les policiers suisses à s’y ranger, car tous les tireurs, même « snipers », n’ont pas forcément la même maîtrise ni la même discipline personnelle. La course de détente est très courte : 3,5 mm jusqu’au cran d’arrêt, puis 4,1 mm jusqu’en fin de course. La queue de détente est recouverte d’un patin en matériau synthétique qui assure un excellent contact de l’index avec l’arme ; en outre, sous basses températures, ce patin est moins inconfortable que l’acier et autorise plus volontiers le tir à main dégantée qui permet au tireur de garder une meilleure sensibilité à la détente. En cas de nécessité, toutefois, le pontet reste escamotable vers la gauche ou vers la droite, pour autoriser le tir avec gants. Enfin, la version Sniper ne dispose d’aucune possibilité de tirer en rafale : la configuration du mécanisme semi-automatique est le même que celle des versions civiles de l’arme, avec deux positions de sélecteur, une pour la sûreté et l’autre pour le tir en coup par coup.
Le système de crosse
On aborde ici, le composant de l’arme qui en fait la singularité la plus évidente. Le fait est suffisamment exceptionnel pour être souligné, le SG550 Sniper est le seul fusil d’assaut équipé d’un système de crosse aussi élaboré – du genre de ce qu’on retrouve d’habitude sur les « snipers » purs du type SSG 2000 ou PSG1. Réalisée dans un matériau composite à haute résistance, cette crosse est flanquée d’un appui-joue que le tireur peut ajuster à sa morphologie à l’aide d’une molette de réglage horizontale, l’idéal étant bien sûr d’effectuer ce réglage lorsqu’on est en joue, afin de placer l’œil directeur dans l’axe de la visée optique. Toute la partie arrière de la crosse – ou la plaque de couche, si l’on préfère – est réglable à la fois en longueur et en hauteur. Pour optimiser la distance entre la plaque de couche et la détente, l’utilisateur doit agir sur la molette verticale de réglage disposée au centre de la crosse : cette molette est asservie à une vis de serrage à six pans logée sur la tranche inférieur de la crosse : il s’agit évidemment d’éviter tout déréglage intempestif, chaque arme étant toujours servie par le même tireur qui lui donnera une configuration de crosse définitive. Enfin, on peut déplacer la plaque de couche vers le haut ou vers le bas, ou encor lui donner une position oblique. A cet effet, on utilise la même clé coudée à 6 pans pour desserre soit les deux vis de la plaque de couche (réglage en hauteur), soit les 3 vis de blocage disposée en triangle sur la tranche arrière de la crosse (inclinaison de la plaque de couche). Un coup d’œil permet de voir les cannelures antidérapantes qui garnissent la plaque de couche, pour assurer un interface optimal arme/épaule du tireur. Comme sur le SG550 de série, la crosse est évidemment rabattable au côté droit de l’arme pour en diminuer l’encombrement pendant le transport. Il n’est toutefois possible de rabattre la crosse qui si l’arme a été mise au préalable à la sûreté.
La poignée-pistolet
SIG a poussé plus loin encore le souci d’adapter parfaitement l’arme aux particularités de chaque tireur, puisque la poignée-pistolet porte, elle aussi, plusieurs réglages. Fait assez rare, on peut modifier l’angle d’inclinaison de la poignée en desserrant le bouton moleté disposé sous la poignée : ceci a pour objet d’éviter la torsion du poignet et la crispation des muscles du tireur, qui peut être appelé à demeurer en visée pendant un temps relativement long avant de pouvoir tirer, et qui ne se trouve pas nécessairement à l’horizontale de la cible qu’il doit engager. Dessinée selon un profil anatomique, la poignée-pistolet est revêtue aussi d’une matière granuleuse antidérapante qui évite à la main directrice de glisser insensiblement vers une position inappropriée. Pour parfaire le contact avec cette partie de l’arme, un appui-main réglable en hauteur vient compléter avantageusement le système de poignée, dont le bord arrière a fait l’objet d’un dessin particulièrement soignée, qui lui donne une position optimale par rapport à la queue de détente.
Le canon
Pour optimiser la précision et améliorer la balistique terminale des projectiles, le SG550 Sniper est équipé d’un canon lourd (nous dirions plutôt semi-lourd) d’une longueur de 650 mm, qui présente cette particularité d’être martelé d’une seule pièce avec la chambre, ce qui élimine définitivement tous les problèmes qu’aurait pu poser le centrage de celle-ci avec le canon (d’habitude, la chambre est forée après martelage, mais cette opération ne garantit pas toujours une concentricité parfaite – indispensable pourtant sur une arme de « sniper »). Dans ce canon, la munition GP90 atteint une vitesse initiale (Vo) de l’ordre de 930 m/s et développe une énergie à la bouche (Eo) de quelque 1800 joules. Le SG550 Sniper dispose de série d’une optique Zeiss-Diavari Z 2,5-10 x 52 T qui reste très lumineuse, même par fort grossissement. Cette optique est pourvue d’un dispositif de réglage rapide du réticule, grâce à des bagues crantées – pour l’élévation et la dérive – qui ont été conçues en fonction de la balistique propre à la cartouche GP 90 et qui permettent de corriger la visée à des distances comprises entre 50 m et 300 m. Le réticule N° 8 est du type croisé (« crosshair ») et comprend 4 traits épais prolongés par des traits fins, au centre de l’optique. Notons que la modification du grossissement entraîne une modification proportionnelle des traits du réticule : ceci offre l’avantage d’optimiser le réglage du réticule en fonction de la distance de tir.
Optique et embase
Le montage de l’optique sur son embase se fait à l’aide de 4 vis de fixation qui assurent la rigidité de l’ensemble en éliminant les risques de déplacement intempestif de l’optique. Comme le SG550 Sniper est dépourvu d’appareils de visée mécaniques, la lunette est montée au plus près de l’axe du canon, dont l’axe optique n’est écarté que d’une distance minimale. L’embase autorise un déplacement latéral de l’optique dans les deux sens : le tireur peut donc ajuster la position de la lunette pour que la mise en joue et l’acquisition de la visée aient lieu de manière naturelle, l’œil tombant immédiatement dans l’axe optique et à distance correcte de l’oculaire. Cette distance peut être réglée soit par le déplacement de la lunette dans l’axe de pointage, soit par optimisation de la longueur de crosse. Au rayon des accessoires utiles et appréciés des utilisateurs, on trouve une bande anti-reflets amovible qu’on accroche au collier antérieur de l’arme portant la frette d’emprunt de gaz, puis dans la fente ménagée à son intention dans l’embase de la visée optique. Improprement nommée, cette bande sert avant tout à maintenir une visibilité optimale dans l’axe de la lunette, en évitant les radiations d’air chaud que peut dégager un canon surchauffée et qui risquent d’altérer l’image perçue par le tireur à travers l’optique (image « tremblante »). Outre la bretelle, le guide de chargement et le nécessaire de nettoyage, les accessoires comprennent encore une mallette de transport plus courte et donc moins encombrante que les valises habituelles, dans laquelle on range le fusil crosse repliée et optique en place. Le SG550 Sniper est incontestablement une réussite dans son genre, puisqu’on y retrouve toutes les qualités du SG550 de base auxquelles il convient d’ajouter tous les dispositifs spécifiques qu’on vient de mentionner, lesquels témoignent à eux seuls de la volonté du constructeur de rester à la hauteur de la réputation que lui ont assurée les différentes armes figurant aujourd’hui à son catalogue, qu’il s’agisse des fusils ou des armes de poing. Le SG550 Sniper s’inscrit aussi de façon on ne peut plus légitime dans la lignée des produits dont on dit, avec une respectueuse admiration, qu’ils sont « Swiss made » et on sait ce que cela implique de soin, de méticulosité et, quelque part aussi, de génie.
Le SG550 est devenu la nouvelle arme réglementaire de l’armée suisse, sous le nom de Fass 90 (ou StGw 90) et sa munition de 5,6 mm (parfaitement interchangeable avec le 5,56 x 45 mm) la GP 90 (Gewehr Patrone 90), SIG ne s’est pas endormi sur ses lauriers pour autant. Après avoir aménagé des versions semi-automatiques de ses nouveaux fusils à l’intention du marché civil, qui leur a réservé un accueil particulièrement enthousiaste, le constructeur suisse a entrepris d’en dériver une version « sniper », à laquelle nous nous intéresseront aujourd’hui.
Elément d’une nouvelle doctrine
On relèvera d’emblée que cette démarche rompt avec une tradition qui avait prévalu jusqu’ici à Neuhausen, dans la mesure où SIG, en association avec sa filiale allemande SAUER, avait opté, en matière de « sniping », pour des armes à répétition manuelle de très haute précision, dont le fusil SSG 2000 (Scharfstutzengewehr, fusil de tireur d’élite) est le fleuron le plus prestigieux. Cette rupture implique un changement assez radical dans l’approche du tir de précision, puisqu’on sait que les constructeurs d’armes se partagent classiquement en deux écoles : celles-ci voient s’opposer – pacifiquement – les tenants d’une précision la plus élevée possible, qui ne jurent que par les mécanismes classiques à verrou et qui focalisent tous leurs efforts sur le premier coup tiré, et les adeptes de l’arme semi-automatique qui donne au tireur l’avantage de disposer d’un puissance de feu de 20 ou 30 cartouches par chargeur, sans compter le bénéfice d’un retour plus rapide en visée qui permet plus facilement de doubler le premier coup – ou d’engager une autre cible dans les délais les plus brefs. C’est ce dernier choix qui a été posé, entre autres, par Heckler & Koch, qui offre toute une gamme de fusils de « sniper » automatiques ou semi-automatiques dérivés du G3, ou encore celui des Israël Military Industries dont nous comptons tester prochainement les dernières versions « sniper » du Galil. Est-ce dire pour autant que SIG a viré de bord et remis en question les principes mêmes qui sous-tendent l’existence du SSG 2000 ?
Militaire et civils
Nous ne le croyons pas – et ce n’est pas seulement parce que le SSG 2000 continue de figurer au catalogue. Le SG 550, qui a servi de base naturelle au SG 550 Sniper, a fait l’objet d’une mise au point particulièrement soigneuse qui fait de lui une arme à peu près parfaite dans sa catégorie. Mais ce n’est pas vrai que pour les éléments constitutifs du fusil, la qualité des matériaux utilisés, leurs traitements ou encore le soin apporté à l’ergonomie : ça l’est aussi tout particulièrement pour la précision, qu’on peut considérer comme exceptionnelle pour une arme de ce calibre. Nous sommes en Suisse, il est vrai, un pays où la pratique des tirs hors service est largement répandue, jusqu’à être encouragée par les autorités fédérales : le tir à 300 m au fusil réglementaire est une discipline nationale, et les tireurs civils (qui restent toujours, quelque part, des conscrits démobilisés) sont parfois plus exigeants que les décideurs militaires, dès qu’il s’agit de précision. C’est une donnée avec laquelle SIG a compté au moment de la conception de son arme, qui avait donc aussi à séduire le marché civil. Il était assez logique que le constructeur exploite plus avant des qualités qui s’avéraient d’emblée supérieures à la normale : en opérant un tri supplémentaire parmi les armes de la série, qui passent de toute façon par des essais de tir, en fin de ligne de production, il devenait possible de sélectionner les plus précises pour obtenir à très faible coût les éléments constitutifs de basse d’un excellent « sniper » de petit calibre. Or, la demande existe bel et bien pour de telles armes, nous avons déjà eu l’occasion d’en faire état dans un dossier consacré à la problématique du « sniper ». Et cette demande n’émane pas seulement des milieux militaires, dans lesquels on songe de plus en plus volontiers à équiper les meilleurs tireurs d’un fusil d’assaut précis et flanqué d’une visée optique, qui permette de pratiquer le « sniping » aux courtes distances (jusqu’à 300m) et d’optimiser du même coup la rentabilité opérationnelle moyenne du fantassin, par ailleurs assez médiocre. Le phénomène, n’est plus nouveau, les corps de police s’intéressent eux aussi de très près à tout ce qui touche au « sniping » - c’est un des nombreux effets bénéfiques de la prise de conscience qui s’est opérée dans la seconde moitié des années 70. Il n’est sans doute plus nécessaire de rappeler la multiplicité des situations critiques qui peuvent être dénouées avantageusement pour les forces de l’ordre par le recours à cette technique – qu’il s’agisse d’actions terroristes, de simple banditisme ou de tous les « forts Chabrol » imaginables. Par la force des choses, les policiers ont suivi un cheminement analogue à celui des militaires, pour ce qui est des matériels utilisés. La refonte des techniques et des tactiques aidant, ils ont d’abord adopté les armements existants, pour la plupart des fusils à répétition manuelle, systématiquement chambrés pour la munition militaire de 7,62 x 51 mm OTAN (ou .308 Win.) dont on connaît la variété des projectiles disponibles.
Le Sniping version police
Mais les policiers ne sont pas restés non plus indifférents aux possibilités offertes par les armes semi-automatiques. Dans leur cas, il s’agit moins de disposer d’une puissance de feu confortable, les situations véritablement proches des conditions de combat militaires étant l’exception plutôt que la règle (encore que dans certains pays, hors Europe, les missions de police soient souvent dévolues à des corps organisés selon des structures militaires). Pour eux, l’intérêt d’une arme semi-automatique réside surtout dans la réduction du relèvement du canon et les possibilités de revenir beaucoup plus rapidement en visée, qui favorisent la rapidité d’engagement. Par ailleurs, le problème du « sniping » de police ne se pose pas exactement dans les mêmes termes que le « sniping » militaire. C’est spécialement vrai pour les portées, qui n’excèdent pratiquement jamais les 300 m, à prendre comme distance d’engagement maximale, les distances habituelles se situant autour ou en dessous de 100 m. Dans de nombreux cas, en effet, les policiers doivent compter avec l’environnement de la cible, dans lequel il est exclu de faire courir des risques à des innocents, sauf nécessité majeure – une préoccupation dont les militaires n’ont pas à s’encombrer. Ce sera d’autant plus vrai que la plupart des interventions se font en milieu de type urbain, dans des zones construites où la densité de population est un paramètre non négligeable. Si les techniques de tir doivent être adaptées en conséquence (tir au commandement, association des « snipers » en binôme, etc.), ces caractéristiques peuvent avoir des effets sur le choix des armes. Ainsi, il n’est pas nécessaire de disposer d’une munition qui demeure efficace et précise jusqu’à 600 m ou plus, ce qui suppose le recours à un calibre relativement puissant, au moins égal au 7,62 x 51 mm. Pour les distances d’intervention qu’on vient de mentionner, si le petit calibre de 5,56 x 45 mm peut produire une balistique terminale (effets à la cible) comparable à celle du 7,62 mm, il offrira alors un avantage sur celui-ci, en raison de son recul moindre – qui sera d’autant moins prononcé qu’on utilisera un fusil semi-automatique. Dans l’absolu, autant préciser tout de suite que le 5,56 x 45 mm ne peut rivaliser avec le 7,62 x 51 mm, en termes de pouvoir de neutralisation immédiat. Mais en « sniping » de police, les régions du corps qui sont visées sont presque toujours des zones vitales qu’on cherche à toucher à coup sûr, dès la première cartouche et, rappelons-le, à des distances relativement courtes. Dans ces conditions, la puissance spécifique du calibre importe beaucoup moins : la plupart des projectiles d’armes d’épaule, y compris ceux de 5,56 mm, auront des effets dévastateurs et surtout incapacitants. C’est dans cette mesure que le petit calibre d’infanterie actuel peut se prêter aux techniques de « sniping » mises en oeuvre par les forces de l’ordre. Pour l’arme qui nous occupe, le SG 550, on notera d’ailleurs qu’elle est le fruit de la collaboration entre le constructeur et les unités spéciales des forces de police helvétiques, qui ont vu dans le calibre 5,6 mm (respectons l’appellation !) un bon compromis entre l’efficacité terminale et le comportement de l’arme.
Caractéristiques générales du SG550 Sniper
Nous ne disposons pas de comparaison systématique entre la nouvelle version du SG550 et d’autres armes spécifiques de « sniper », à répétition manuelle ou non, utilisées par les mêmes tireurs et dans les mêmes conditions (sous peine de rendre toute comparaison invalide, ces critères doivent être respectés). Nous pouvons cependant rappeler quelques valeurs qui sont propres au SG550 standard, et qui sont vérifiées à fortiori par le SG550 Sniper. Ainsi, à la distance de 300 m, au tir sur chevalet de séries de 10 coups avec un lot de munitions favorables à la précision (lot FS 2, 29.2.80), 73 fusils standards ont réalisé une moyenne des groupements de 14,3 cm x 12,1 cm – ce qui représente une valeur moyenne de 96,5 points sur 100, alors que les résultats obtenus par 50 fusils Fass 57 (l’ancien fusil d’assaut réglementaire suisse) tirés dans des conditions identiques correspondent à une valeur moyenne de 93,6 points sur 100 (donc un groupement plus large, pour une arme dont la réputation était fondée dans une large mesure sur une précision remarquable). Bien que des résultats soient déjà très acceptables pour des armes à fonctionnement automatique, on sait que la section des armes destinées à la réalisation des modèles Sniper permet d’obtenir des groupements qui, sur chevalet, sont encore beaucoup plus serrés : rien de plus logique, puisqu’on élimine d’office les armes qui présentent des écarts trop prononcés entre les impacts. Nous ne nous attarderons pas à la base mécanique de l’arme, qui est identique à celle du SG550 de série. Bornons-nous à rappeler que les nouvelles armes SIG bénéficient d’une conception et d’une réalisation extrêmement soignées (c’est le résultat obtenu par des techniques de fabrication faisant appel à des technologies de pointe, que nous aurons sans doute l’occasion de présenter bientôt au lecteur) et quelles représentent probablement le nec plus ultra des fusils d’assaut de configuration classique. C’est vrai aussi au plan de l’ergonomie comme à celui de la robustesse et de la fiabilité, que l’Armée suisse a sévèrement testées sous les conditions les plus rudes. Le SG550 Sniper hérite nécessairement de toutes ces qualités, auxquelles viennent s’ajouter celles des dispositifs particuliers à la version Sniper.
L’organisation de détente
Commençons par ce qui est sans doute le moins directement visible, à savoir le mécanisme de détente. SIG a conservé le mécanisme à bossette très franche du SG550, dont la résistance totale est réglée en usine autour de 2,3 kg (résistance jusqu’au cran d’arrêt : 800 gr ; résistance au cran d’arrêt : 1,5 kg), ce qui est à la fois suffisamment élevé pour la sécurité et suffisamment faible pour la précision. Notons que l’utilisateur n’a pas la faculté de modifier lui-même ce réglage d’usine : cette option est discutable quant au principe, mais dans la pratique, on peut comprendre le souci de la sécurité qui a conduit les policiers suisses à s’y ranger, car tous les tireurs, même « snipers », n’ont pas forcément la même maîtrise ni la même discipline personnelle. La course de détente est très courte : 3,5 mm jusqu’au cran d’arrêt, puis 4,1 mm jusqu’en fin de course. La queue de détente est recouverte d’un patin en matériau synthétique qui assure un excellent contact de l’index avec l’arme ; en outre, sous basses températures, ce patin est moins inconfortable que l’acier et autorise plus volontiers le tir à main dégantée qui permet au tireur de garder une meilleure sensibilité à la détente. En cas de nécessité, toutefois, le pontet reste escamotable vers la gauche ou vers la droite, pour autoriser le tir avec gants. Enfin, la version Sniper ne dispose d’aucune possibilité de tirer en rafale : la configuration du mécanisme semi-automatique est le même que celle des versions civiles de l’arme, avec deux positions de sélecteur, une pour la sûreté et l’autre pour le tir en coup par coup.
Le système de crosse
On aborde ici, le composant de l’arme qui en fait la singularité la plus évidente. Le fait est suffisamment exceptionnel pour être souligné, le SG550 Sniper est le seul fusil d’assaut équipé d’un système de crosse aussi élaboré – du genre de ce qu’on retrouve d’habitude sur les « snipers » purs du type SSG 2000 ou PSG1. Réalisée dans un matériau composite à haute résistance, cette crosse est flanquée d’un appui-joue que le tireur peut ajuster à sa morphologie à l’aide d’une molette de réglage horizontale, l’idéal étant bien sûr d’effectuer ce réglage lorsqu’on est en joue, afin de placer l’œil directeur dans l’axe de la visée optique. Toute la partie arrière de la crosse – ou la plaque de couche, si l’on préfère – est réglable à la fois en longueur et en hauteur. Pour optimiser la distance entre la plaque de couche et la détente, l’utilisateur doit agir sur la molette verticale de réglage disposée au centre de la crosse : cette molette est asservie à une vis de serrage à six pans logée sur la tranche inférieur de la crosse : il s’agit évidemment d’éviter tout déréglage intempestif, chaque arme étant toujours servie par le même tireur qui lui donnera une configuration de crosse définitive. Enfin, on peut déplacer la plaque de couche vers le haut ou vers le bas, ou encor lui donner une position oblique. A cet effet, on utilise la même clé coudée à 6 pans pour desserre soit les deux vis de la plaque de couche (réglage en hauteur), soit les 3 vis de blocage disposée en triangle sur la tranche arrière de la crosse (inclinaison de la plaque de couche). Un coup d’œil permet de voir les cannelures antidérapantes qui garnissent la plaque de couche, pour assurer un interface optimal arme/épaule du tireur. Comme sur le SG550 de série, la crosse est évidemment rabattable au côté droit de l’arme pour en diminuer l’encombrement pendant le transport. Il n’est toutefois possible de rabattre la crosse qui si l’arme a été mise au préalable à la sûreté.
La poignée-pistolet
SIG a poussé plus loin encore le souci d’adapter parfaitement l’arme aux particularités de chaque tireur, puisque la poignée-pistolet porte, elle aussi, plusieurs réglages. Fait assez rare, on peut modifier l’angle d’inclinaison de la poignée en desserrant le bouton moleté disposé sous la poignée : ceci a pour objet d’éviter la torsion du poignet et la crispation des muscles du tireur, qui peut être appelé à demeurer en visée pendant un temps relativement long avant de pouvoir tirer, et qui ne se trouve pas nécessairement à l’horizontale de la cible qu’il doit engager. Dessinée selon un profil anatomique, la poignée-pistolet est revêtue aussi d’une matière granuleuse antidérapante qui évite à la main directrice de glisser insensiblement vers une position inappropriée. Pour parfaire le contact avec cette partie de l’arme, un appui-main réglable en hauteur vient compléter avantageusement le système de poignée, dont le bord arrière a fait l’objet d’un dessin particulièrement soignée, qui lui donne une position optimale par rapport à la queue de détente.
Le canon
Pour optimiser la précision et améliorer la balistique terminale des projectiles, le SG550 Sniper est équipé d’un canon lourd (nous dirions plutôt semi-lourd) d’une longueur de 650 mm, qui présente cette particularité d’être martelé d’une seule pièce avec la chambre, ce qui élimine définitivement tous les problèmes qu’aurait pu poser le centrage de celle-ci avec le canon (d’habitude, la chambre est forée après martelage, mais cette opération ne garantit pas toujours une concentricité parfaite – indispensable pourtant sur une arme de « sniper »). Dans ce canon, la munition GP90 atteint une vitesse initiale (Vo) de l’ordre de 930 m/s et développe une énergie à la bouche (Eo) de quelque 1800 joules. Le SG550 Sniper dispose de série d’une optique Zeiss-Diavari Z 2,5-10 x 52 T qui reste très lumineuse, même par fort grossissement. Cette optique est pourvue d’un dispositif de réglage rapide du réticule, grâce à des bagues crantées – pour l’élévation et la dérive – qui ont été conçues en fonction de la balistique propre à la cartouche GP 90 et qui permettent de corriger la visée à des distances comprises entre 50 m et 300 m. Le réticule N° 8 est du type croisé (« crosshair ») et comprend 4 traits épais prolongés par des traits fins, au centre de l’optique. Notons que la modification du grossissement entraîne une modification proportionnelle des traits du réticule : ceci offre l’avantage d’optimiser le réglage du réticule en fonction de la distance de tir.
Optique et embase
Le montage de l’optique sur son embase se fait à l’aide de 4 vis de fixation qui assurent la rigidité de l’ensemble en éliminant les risques de déplacement intempestif de l’optique. Comme le SG550 Sniper est dépourvu d’appareils de visée mécaniques, la lunette est montée au plus près de l’axe du canon, dont l’axe optique n’est écarté que d’une distance minimale. L’embase autorise un déplacement latéral de l’optique dans les deux sens : le tireur peut donc ajuster la position de la lunette pour que la mise en joue et l’acquisition de la visée aient lieu de manière naturelle, l’œil tombant immédiatement dans l’axe optique et à distance correcte de l’oculaire. Cette distance peut être réglée soit par le déplacement de la lunette dans l’axe de pointage, soit par optimisation de la longueur de crosse. Au rayon des accessoires utiles et appréciés des utilisateurs, on trouve une bande anti-reflets amovible qu’on accroche au collier antérieur de l’arme portant la frette d’emprunt de gaz, puis dans la fente ménagée à son intention dans l’embase de la visée optique. Improprement nommée, cette bande sert avant tout à maintenir une visibilité optimale dans l’axe de la lunette, en évitant les radiations d’air chaud que peut dégager un canon surchauffée et qui risquent d’altérer l’image perçue par le tireur à travers l’optique (image « tremblante »). Outre la bretelle, le guide de chargement et le nécessaire de nettoyage, les accessoires comprennent encore une mallette de transport plus courte et donc moins encombrante que les valises habituelles, dans laquelle on range le fusil crosse repliée et optique en place. Le SG550 Sniper est incontestablement une réussite dans son genre, puisqu’on y retrouve toutes les qualités du SG550 de base auxquelles il convient d’ajouter tous les dispositifs spécifiques qu’on vient de mentionner, lesquels témoignent à eux seuls de la volonté du constructeur de rester à la hauteur de la réputation que lui ont assurée les différentes armes figurant aujourd’hui à son catalogue, qu’il s’agisse des fusils ou des armes de poing. Le SG550 Sniper s’inscrit aussi de façon on ne peut plus légitime dans la lignée des produits dont on dit, avec une respectueuse admiration, qu’ils sont « Swiss made » et on sait ce que cela implique de soin, de méticulosité et, quelque part aussi, de génie.
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Re: Le fusil SIG SG 550 Sniper.
Bon je viens de lire mais en plusieurs fois ce qui n'est pas bon. Excellent sujet, merci.
Oh vénéré chef de service que ce sujet est palpitant.
Ca respire la santé en tous cas.
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