Rubrique anecdotes

Bonjour à tous,
L'inaction forcée me laisse du temps pour lire et écrire. Et écrire, j'aime bien.
Cependant nous sommes sur un forum de tir et la majorité des échanges ne concernent pas le tir. La faute à notre réglementation qui nous bride à 12 cat B (je les ai atteint). La faute aussi à notre pouvoir d'achat qui ne nous permet pas de renouveler ce que nous avons. La faute à notre âge qui ne nous pousse pas à renouveler des expériences et à échanger sur des découvertes.
Nous sommes prisonniers de ces contraintes et force est de constater qu'hormis des banalités sur le temps qui passe, agrémenté d'un humour faussement régionaliste, la majorité des contributions n'évoque pas le tir ou les armes.
Il ne s'agit pas d'une critique mais d'un constat. J'imagine qu'il en est de même sur d'autres forums mais celui-ci a l'avantage de conserver un noyau dur de contributeurs et les échanges sont majoritairement courtois et surtout exsangues d'aménités envers les autres. Et c'est tant mieux car si rare !
Donc il nous faut vivre ainsi et accepter la propension "café du commerce" de ce forum. On peut espérer qu'au détour d'une inscription ou d'un achat, le sujet revienne vers la nature même du forum : le tir et son corollaire.
Vous vous demandez où je veux en venir ? J'y viens...
L'admin et ses lieutenants (qu'ils soient loué pour 7 générations   ) ont ségrégué les dérives animalières dans une rubrique idoine. C'est très bien.
La rubrique "bonne journée" sert d'exutoire et de lien aux membres, ce qui permet de nous connaître et nous apprécier. C'est très bien aussi.
La rubrique sur les voyages à l'étranger a permis d'extraire des morceaux de choix de la rubrique fourre-tout du quotidien.
A l'instar de celle-là, je suggère une rubrique sur le thème des "anecdotes dans les expériences professionnelles". Si tous nos membres n'ont pas eu la possibilité ou la chance de découvrir des horizons nouveaux à des années lumières du domicile, tous ont eu un métier et ont été confrontés un jour ou l'autre à une situation particulière , voire extraordinaire. En gros, tout le monde a quelque chose à raconter et cela place à égalité narrative le chaudronnier du cadre sup.
Voilà, c'était une idée comme ça qui m'est venue entre deux pilules.
Bien sûr, personnellement j'ai de quoi scribouiller et placer quelques anecdotes professionnelles évoquant même les armes à feu !  

LEICACECILIA a écrit:Tu t'y colles en premier, PB ?
Ça devrait suivre, je pense.

Oui, Da !

Ce soir du 8 mars 1990 la TV diffuse un épisode du commissaire Moulin, intitulé "les buveurs d'eau". L'intrigue raconte en gros l'histoire d'une bande qui commet des casses sans jamais se faire prendre. Les auteurs ne laissent aucun indice si ne n'est des bouteilles d'eau vides pour étancher leur soif pendant leur larcin.
Détail important, ils fracassent les devantures des boutiques qu'ils visitent avec une voiture puissante. La technique doit vous sembler banale aujourd'hui, mais elle était novatrice à cette époque.
Je zappe le générique de fin et part me coucher et je tombe immédiatement dans un profond sommeil.
Sommeil de courte durée, car le téléphone me réveillera abruptement aux alentours de minuit.
- Bonjour M'sieur, Gendarmerie de Saint Symphorien d'Ozon ! Z'êtes bien le gérant de la société qui exploite la station-service ?
-...gneuh...voui ! articulais-je d'une voix pâteuse.
- Quoi qui n'y a ? Osais-je d'un ton où perçait déjà l'amertume d'une nuit qui s’apprêtait ratée.
- Vot' station a été cambriolée, une voiture est rentrée dedans pour faire exploser la vitrine. Comme on arrive pas à joindre le manager, et qu'il ne faut pas qu'elle reste sans surveillance, on fait appel à vous.

Effectivement, je n'avais plus de manager sur cette station qui était exploitée par un remplaçant itinérant non répertorié par la brigade. Je devais donc assumer la corvée et prenais mon courage à deux mains pour aller sur la station sinistrée. En arrivant sur place, je découvrais une bagnole à moitié introduite dans la boutique. Les malfrats avaient descendu pour plusieurs dizaines de milliers de Francs de vitrine et de menuiserie alu. Le larcin s'établissait à quelques bouteilles d'alcool et cartouches de cigarettes emportées à la va-vite : une broutille en comparaison des dégâts !
Visiblement ces clients nocturnes avaient regardé le même programme TV que moi et avaient su en tirer des enseignements.

Je passais donc la nuit à faire le planton dans la boutique en attendant la première caissière qui ferait l'ouverture à 6 heures.
Je ne vous narre pas les tracasseries administratives pour trouver un vigile le temps de la réfection de la vitrine et les miroitiers disponibles.

Environ deux semaines plus tard : ...dring !..à nouveau dans la nuit.
Je ne vous fais pas un dessin, même topo, même dégâts, même larcin.

L'histoire se répétera une ou deux fois jusqu'à ce que les ingénieurs construction du pétrolier décident de positionner des poteaux anti encastrement.

Cependant, cela ne mettra pas un terme aux visites nocturnes.
La fois suivante (et la dernière dont je me souvienne pour cette station), fut de me signaler que les voleurs venaient d'être vus en train de s'attaquer au coffre.
Cette fois-ci, j'emportais avec moi mon Smith & Wesson 14-6 que je détenais alors comme "arme de défense".
J'arrivais très vite sur place (pensez...de nuit, et je connaissais la route   ) et me dirigeais vers la maréchaussée qui m'attendait.
- Racontez-moi ! lançais-je au gendarme qui venait vers moi.
Le pandore était tout excité et m'annonce tout de go :
- On a failli les coincer ! Lors de notre patrouille, j'ai vu une lueur dans le bureau et me suit arrêté pour aller voir avec le collègue. C'est là qu'on les a croisé lorsqu'ils sont sortis de la boutique!
- Euh ...vous les avez vu sortir ? bredouillais-je interloqué.
- Oui ! Comme je vous vois ! On s'est effacé pour les laisser passer tellement ils courraient vite !
Je me pince, car je n'en crois pas mes oreilles.
- Vous...vous...les avez laissé passer ? Mais pourquoi vous n'avez pas fait usage de vos armes ?
- ça va pas, non ? Je n'ai pas envie de finir à Saint Paul ! (nom d'une prison lyonnaise notoirement connue à l'époque)
- Mais après, qu'avez-vous fait ?
- Ben...ils se sont enfui avec une Golf GTI, et on les a suivi avec la 4 L, mais pensez...ils nous ont semé au "rond point du karting" !
J'hallucinais ! Des gendarmes surprennent des voleurs s'apprêtant à découper un coffre et les laissent filer !
- Putain...le chalumeau ! m'exclamais-je.
Je me précipite dans le bureau où crépitait le carrelage sous la proie de la chaleur et je coupe le chalumeau.
Le coffre est intact, les voleurs n'ont même pas eu le temps de diriger la flamme vers le blindage. Seul un carreau de carrelage présente des dommages.
Je passerai la nuit seul, une fois de plus, dans cette station.
Cette fois-ci, j'ai une petite appréhension : j'ai peur qu''ils" reviennent finir le boulot.
Comme dans les films, je bascule le barillet, vérifie visuellement la présence de 6 cartouches de 38 SP, fait tourner inutilement le barillet pour vérifier...qu'il tourne, et je le referme d'un coup sec.
J'attendrai ainsi plusieurs heures, seul dans la nuit, serrant la crosse en bois de mon "ami", garant de ma tranquillité d'esprit.  
Des histoires de casse, j'en ai plein d'autres, mais c'est la seule où je fus accompagné par Horace Smith et Daniel B. Wesson.

Sympa la rubrique.
Demain je prends le temps de vous en conter une.

Comme c'est bien écrit, bravo à toi PB, un véritable roman palpitant.
Mes yeux ne sont pas encore ouverts mais je vous raconterai un anecdote de ma vie. (Comique mais vrai).

Je vais vous en raconter une et vous verrez comme on peut être stupide quant on est jeune et sans connaissance :
Il y a bien longtemps j'avais eu un révolver (un vrai) d'un copain qui avait des parents aux USA, à l'époque tout se transportait en avion sans se poser de question. Je devais avoir peut-être 12 ans ! Bref. Je l'aimais bien, mais j'ai grandis et j'ai quitté la maison, ce qui est normal. Un jour je demande à mes parents "tient où est le panier où j'avais mes jouets" ? Ah ça !   Mais on a tout donné au gosse de ....... ! Quoi, comment mais mon révolver ?   On a tout donné ! et moi "je vais lui demander"   mais enfin il sont partis depuis longtemps !   Bordel, plus de pétard !
Faut vous dire qu'il avait une histoire ce pétard :
Vers mes 17 ans il y avait un film "Borsalino" et comme j'étais un peu con   je ne trouve rien de mieux que d'acheter un imperméable et le doulos qui va avec !   Je colle le pétard sur moi, comme un vrai !   et avec ça je vais voir un armurier (un couple de vieux), je sort le truc sous son nez et là   je vois bien que le type prend une peur bleue !   Un peu déconfit je lui demande s'il peut le réparer car le barillet tournait dans tous les sens. Il m'a fait comprendre gentiment qu'il fallait des papiers pour ça et m'a montré une balle, il me semble du 44 rien que ça.
Conclusion "les cons osent tout" j'étais jeune et inconscient mais quel régal.
J'en ai d'autres comme celle-ci mais pas tout en une seule fois.

Une autre sur la "bête" :
Vers 1984 j'étais dans les Landes (à Montalivet) avec ma nana de l'époque. On avait été rapidement tôt l'après midi sur la plage et en faisant quelques pas sur la gauche (environ 2 ou 300 mètres) on s'installe. Ne tenant pas en place je décide d'aller me promener. Alors il faut vous dire qu'on se bronzait nu !   Donc je marche, je marche et je marche, peut-être une heure, je vois une énorme méduse échouée sur la plage et je l'observe, une allemande me rejoint surprise elle aussi et son mari, la bestiole devait avoir au moins 70 cm de diamètre. Bon on cause de vacances etc ... Je leur dis que j'ai travaillé en Allemagne et tout et tout. Le temps passe. Je me décide à rentrer, je fais donc le chemin inverse. Et là je vois de plus de gens sur la plage. Avec mes yeux de taupe j'ai du mal à retrouver ma copine au milieu de troupeau !
Au bout d'un moment je vois le regard des gens sur moi !   Merde, ils sont tous habillés    où suis-je ? Et là j'entend un gosse dire "maman pourquoi le monsieur il est tout nu" !   Je peux vous dire que la "chose" était rentrée dans sa coquille, pas question de frimer.   Je me fais siffler par les CRS de plage et j'explique mon truc, je me suis perdu ! Pas grave monsieur, marchez dans l'eau avec le soleil c'est moins visible.
Ouais mais le problème c'est que je me retrouve quasiment en ville !   Oh la vache, c'est pas là qu'elle est ma nana !   Obligé de repasser devant tout ce troupeau de retardé habillés. Rebelote pour les CRS et là je leur demande de m'aider car s'ils me revoient c'est que je ne sais plus ou c'est ! Les mecs se marrent et comprennent. Mais c'est que j'ai faillit me faire lyncher, les autres m'insultaient !   Bref après quelques centaines de mètres j'ai revu mon amie en train de lire. Heureux et je suis resté bien sagement à ma place.
On en rit mais sur le moment pas du tout.

Mon métier m'amène à aller tenir la comptabilité d'un éditeur de livres qui se lisent de la main gauche, comprendre du porno. J'ai travaillé en clientèle un peu partout et finalement le porno c'est comme l'industrie du chocolat avec ses échantillons partout => au bout de deux jours tu ne vois plus rien, saturé.

La société vendait par correspondance des livres et des DVD. Il y avait sur le catalogue une mention "remboursement garanti si anomalie, nous retourner le produit". Sauf que depuis un moment ils avait étoffé l'offre avec des produits de confrères pouvant intéresser aussi les clients mais sans modifier cette petite mention.

Un jour un colis arrive : ouvert, il contient un godemiché à piles tombé rapidement en panne et dont l’acquéreur demande l'échange.

Qui va sortir et tester l'objet dont on ignore si il est propre ni utilisé par quel orifice (c'est un acheteur et non une acheteuse)?

- Moi : Ce n'est pas le rôle du comptable et de tout façon je suis extérieur à la société;

- Les autres se défilent et se tournent vers l'un des commerciaux de l’accueil téléphonique, un homosexuel ne faisant pas mystère de ses partenaires multiples. Une de plus ou de moins après tout... Il n'est pas enthousiaste et évoque le fait qu'il est exigeant sur l'hygiène de ses partenaires et que là on ne sait pas.

Finalement le colis ouvert reste en souffrance, le patron se charge de l'affaire un peu plus tard  dans le secret de son bureau fermé. On n'en saura pas plus et l'objet sera échangé sans discussion.

original comme demande.

J'ai réinventé la bombarde !   Et oui ! Enfin heu !
Dans mon premier boulot, vers mes 17 ans, je n'ai rien trouvé de mieux à faire que de réinventer le système de la bombarde. le midi l'idée me prit un jour de démonter un criterium, simple comme chacun sait. Il y a le tube extérieur et un autre à l'intérieur d'environ 2,5 mm de diamètre, c'est celui-ci qui attira mon regard en premier !
Ce tube une fois retiré inspira confortablement mon imagination percutante de jeune ado en mal de conneries !
Vite je m'aperçu que si on retire la partie qui retient la mine de l'autre coté il faut simplement faire une entaille en croix et remplier le métal pour fermer ce tube d'un coté.
J'avais en main ma première base d'arme à feu !  
Mon imagination ne se limita pas qu'à ça : je pris bien soin d'enlever le souffre de mes allumettes, de bourrer ce souffre dans le fond du tube et de voir quel projectile je pouvais y mettre !
Le cerveau fumant, j'y mis une allumette. Le con que j'étais préchauffa la partie ou était le souffre et il arriva ce qu'il arriva , "boum". Mes doigts de la mains qui tenait le tube ont eux aussi chauffé !
L'allumette sortie à environ 20 cm. Déjà j'avais franchis un pas, le projectile sortait.
Mes essais se reproduisirent plusieurs jours durant. Je dû avoir recours au "service" de plusieurs criteriums, la casse était fréquente. En plus j'avais évolué : je tenais l'ensemble à l'aide d'une petite pince rapportée de la maison.
Oui car il faut vous dire que j'étais dessinateur. On travaillait sur des tables à dessins qui restaient presque à l'horizontal (environ 15°). Les plans étaient ceux de routes où figuraient le tracé des câbles PTT. D'environ 10 à 15 mètres de long et d'environ 30 cm de large. (Je ne me suis pas trompé dans les dimensions).
Donc ce fameux jour je touchais de mes doigts ma réussite, j'exultais à l'idée de ce grand saut !  
Je fermais bien plus sérieusement le bout du tube de telle sorte qu'il ne casse pas comme parfois ça se produisait. Je mis bien plus de souffre qu'au paravent.    La pince tenait l'ensemble et joyeusement je chauffais le tube. Il me semble que j'avais dû mettre une petite pierre comme projectile.
Un bruit retentit et ô joie le coup partit ! Ouais mais tout sortit sur mon calque qui commença à jaunir et gondolé.   Sur environ 30 cm une partie fut quasi calcinée, en tous cas impossible à laisser comme tel.
Et c'est pas fini :
Le chef du personnel qui ne mangeait jamais le midi était dans son bureau juste à coté du bureau d'étude !
Il arriva comme une furie "c'est pas fini votre bordel" ? "Vous m'arrêtez ça tout de suite" !
Je savais pas qu'il était dans son bureau et allez donc cacher un calque grillé et l'odeur vous !
Ca a freiner mes ardeurs et je n'ai jamais recommencé. Le pire c'est que l'augmentation prévue en fin d'année m'est passée sous le nez.
Conclusion et en cherchant une excuse : il faut bien que jeunesse se passe, j'en garde un bons souvenir.
J'ai tout de même dû réparer mon plan avec une "belle fenêtre" comme on dit. Mon chef me posa la question !   C'est ma cigarette m'sieur.   Il a rien gobé, il avait été prévenu par le chef du personnel.
Que voulez vous quant on aime les armes à feu, faut bien s'entrainer !

magdeburg98 a écrit:Une autre sur la "bête" :
Vers 1984 j'étais dans les Landes (à Montalivet) avec ma nana de l'époque. On avait été rapidement tôt l'après midi sur la plage et en faisant quelques pas sur la gauche (environ 2 ou 300 mètres) on s'installe. Ne tenant pas en place je décide d'aller me promener. Alors il faut vous dire qu'on se bronzait nu !   Donc je marche, je marche et je marche, peut-être une heure, je vois une énorme méduse échouée sur la plage et je l'observe, une allemande me rejoint surprise elle aussi et son mari, la bestiole devait avoir au moins 70 cm de diamètre. Bon on cause de vacances etc ... Je leur dis que j'ai travaillé en Allemagne et tout et tout. Le temps passe. Je me décide à rentrer, je fais donc le chemin inverse. Et là je vois de plus de gens sur la plage. Avec mes yeux de taupe j'ai du mal à retrouver ma copine au milieu de troupeau !
Au bout d'un moment je vois le regard des gens sur moi !   Merde, ils sont tous habillés    où suis-je ? Et là j'entend un gosse dire "maman pourquoi le monsieur il est tout nu" !   Je peux vous dire que la "chose" était rentrée dans sa coquille, pas question de frimer.   Je me fais siffler par les CRS de plage et j'explique mon truc, je me suis perdu ! Pas grave monsieur, marchez dans l'eau avec le soleil c'est moins visible.
Ouais mais le problème c'est que je me retrouve quasiment en ville !   Oh la vache, c'est pas là qu'elle est ma nana !   Obligé de repasser devant tout ce troupeau de retardé habillés. Rebelote pour les CRS et là je leur demande de m'aider car s'ils me revoient c'est que je ne sais plus ou c'est ! Les mecs se marrent et comprennent. Mais c'est que j'ai faillit me faire lyncher, les autres m'insultaient !   Bref après quelques centaines de mètres j'ai revu mon amie en train de lire. Heureux et je suis resté bien sagement à ma place.
On en rit mais sur le moment pas du tout.

Ben voilà ! on a les débuts de la vie d'un fessomane.  

heureusement qu'il ne s'est pas égaré dans un club de nudistes GAY  , qui sait ce qu'il serait advenu?

Chez nous on appelle ça une porte de grange 
Mais bon c'est local hein !