Restauration d'un K11 Schmidt Rubin.

Salut les spécialistes !
Voilà mon dilemme :
Je suis en train de refaire une beauté à mon Schmidt Rubin K11 de 1926.
Les bois a cette époque étaient du noyer ou du hêtre ?
Etaient-ils vernis ou huilés ?
La bretelle était-elle numérotée ?

"Public, ne répondez que si vous savez !"
C'est mon dernier mot,
 Jean-Claude.

une petite photo en dirait plus

OK, dès que j'attaque ce boulot.
Mais ma question est surtout de savoir comment était traité
ce bois en 1926, car, sur le mien, il semble y avoir des traces
d'un ancien vernis. Refait par la suite ? Pas impossible, en 90 ans...

verni ou gomme laquée

Bonne question.
Je pencherais pour gomme laquée,
mais avec le temps et l'usure des manipulations,
dur à dire.

Après les fouilles : noyer et gomme laque (reste toutefois à vérifier).
Les bois en hêtre sont venus bien plus tard vers les années 1950 sur les armes suisses.

Les G96/11 Schmidt Rubin à la fin du 19eme siècle
étaient en noyer, gomme laque (vernis au tampon).
Mais après la WW1 ???
(Bien qu'ils n'y aient pas participé...)

Les bretelles ne sont pas numérotées. Autre réponse.

Merci, Messire !
Sur la mienne (un peu craquelée) il y a une sorte
de poinçon et la croix suisse, c'est tout.

LEICACECILIA a écrit:Merci, Messire !
Sur la mienne (un peu craquelée) il y a une sorte
de poinçon et la croix suisse, c'est tout.

Le poinçon c'est normal.

Bonjour les gars !
J'ai attaqué le boulot.
La crosse était vraiment pourrie de chez crade !
Des taches d'huile, des coups, des traces noires (humidité ?)
J'ai l'impression que le proprio suisse balayait la neige avec la crosse, devant sa porte !
1ere opération, donc :
Décapant, lessive St Marc puis acide oxalique :





Ensuite, patte mouille, qui a fait partir les petits coups ou rayures, et a bien atténué
le reste.
Détail avant patte mouille :



La même après patte mouille :



J'ai poncé légèrement au papier 320, puis lissé avec de la paille d'acier 000. C'est tout bien lisse,
et la couleur plus homogène.

La plaque de couche avant et après restauration :





Bronzage de petites pièces (vis, etc).
Prochaine étape, teinture du bois (dès qu'il sera bien sec)
avec une teinture noyer clair, et, étape finale la gomme laque
(7 ou 8 couches ?)

Voilà, les prochaines photos seront de meilleure qualité, car j'ai utilisé
un smartphone, ma femme m'ayant piqué mon APN pour un voyage au Canada.
A pluche tout le monde !:coucou:

Suite...
J'ai teinté le bois (chêne clair).
Ensuite 6 couches de gomme laque (au pinceau très doux,
car j'avais fait des essais au tampon, mais je n'ai pas le coup de main...)
Entre chaque couche, petit ponçage très léger au 000.
Après la dernière couche, j'ai du "casser" le brillant avec du 0000 léger, léger !
(Ça faisait vraiment trop neuf.)
Résultat :





Je n'ai pratiquement pas poncé au papier verre, la patte mouille ayant
réparé pratiquement tous les enfoncements.
Exemple : la croix suisse sur la crosse est intacte :

Re-suite !
J'en ai profité pour nettoyer, huiler et cirer ma belle baïonnette de 1915 et son gousset en cuir,
ainsi que la bretelle du fusil :





Au passage, j'ai re-bronzé quelques petites pièces.
(Elles brillent car elles sont recouverte d'armistol, pour l'instant.)




Voilà.
Prochaines photos :
Le K11 remonté, huilé, graissé et tout beau !

Whaouuuuuuuuuuuuu, superbe boulot.   T'as vraiment bien bossé.
Par contre (excuse moi d'avance)
Qu'appelles tu de "l'acide oxalique" et qu'appelle t-on "gomme laque" ? Je lis ça mais j'en sais pas plus.
En tous cas moi qui adore les bois claires le tient est magnifique.

Qu'as-tu d'écrit au dos du cuir sur ta baïo ? Tout est en nettement meilleur état que la mienne.
A mon avis elle devrait être monté sur ton K11 et le gars enlevait la neige avec les deux !
Sincèrement je ne regrette pas c'est pas fréquent.
Photos demain.

Merci, Mag !
L'acide oxalique se présente sous formes de cristaux,
à diluer dans l'eau (1 dose de cristaux pour 3 doses d'eau.)
Ça se trouve dans les bricomachins, sous différentes formes.
Ça fait blanchir le linge et partir les traces de rouille,
mais c'est utilisé aussi pour blanchir le bois (comme l'eau oxygénée),
par exemple pour les tâches de moisi sur les meubles en bois, dans les jardins.
Bien rincer après, et port de gants latex, of course.

La gomme laque est une sorte de vernis utilisé en lutherie, pour les pianos et meubles précieux.
Elle était utilisée pour vernir les fusils suisses, mais aussi les MN russes.
A base d'alcool, elle sèche très vite : on commence le haut de la crosse,
arrivé en bas c'est presque sec !
S'évapore très vite, donc à diluer avec de l'alcool pour vernis à 95°,
qui sert aussi d'ailleurs à nettoyer les pinceaux.
Très léger ponçage entre 2 couches, à la paille d'acier 000 ou 0000.
6 à 8 couches sont nécessaires car elle est très fine.
(Les pianos de concert ont 30 couches !)
Je l'ai achetée sur internet. Elle se présente sous 2 formes
-Cristaux de différentes teintes à diluer dans l'alcool à 95° (Dosage risqué et délicat).
-Liquide, prête à l'emploi (c'est ce que j'ai choisi).
Sèche en 2 heures, on peut passer 4 couches dans la journée.
Avec des couches très fines (bien "tirer" le vernis), on ne voit pas
les traces de pinceau car elle se "tend" très bien.
Va sur Google, tu as plein de renseignements sur ce superbe vernis.
Le meilleur est la gomme laque "MATINE".

Au dos du cuir de la baïonnette, (presque illisible), je devine :

H. A.alklim
Sat..erei
Herz.ao.
78

Merci pour ton explication très clair, pour l'écriture je vais voir sur le miens à la loupe et avec un coup de chance on devinera.

Regarde ce site, plein de renseignements.  

http://geraldbaios.fr/?p=18

Pour le bronzage, tu procèdes comment :
-atelier spécialisé ou recette "maison" ?
Compliments pour la restauration !

Salut PB !
-Débronzage au vinaigre d'alcool (blanc).
-savonage rinçage.
-Dégraissage  1/ à l'acétone, puis 2/ à l'alcool à 90°. Rinçage et bon séchage, il ne doit pas y avoir une seule trace grasse !
-Ensuite, le bronzage au "canon noir", ou "fusil noir" (il y a plusieurs marques qui se valent).
Bonzage soit par trempage pour les petites pièces, ou pinceau ou tampon de coton
pour les plus grandes pièces. A refaire 2 ou 3 fois après séchage, selon le résultat voulu.
-Lavage à l'eau savonneuse.
-Neutralisation de l'acide de bronzage avec une base (lessive St Marc, bicarbonate de soude...), en trempant 1/4 d'heure.
-Encore lavage + séchage, au four à 90° ou à la soufflette.
-les pièces terminées sont pulvérisées d'huile d'arme pendant 24h, puis essuyées fermement
avec un tissus (torchon en coton).
Bien aérer pendants ces opérations, lunettes de protection et gants latex.
Voili, mon ami !

Merci pour les explications.

C'est très minutieux comme travail et long mais le résultat en vaut la chandelle.
A la bas je dis : faut connaître.

Pour le bronzage, la 1ere fois, il est bon de s'entrainer
sur un morceau de métal sans valeur :
On comprend rapidement le fonctionnement.
Ne jamais rebronzer un ressort ! Il perdrait ses qualités.

Après avoir consulté l'auteur de ce post suivant et le staff de ce forum je vous met un lien particulièrement intéressant sur la restauration des bois des armes suisses. Gomme laque.
Jef.ch que je connais est très affuté sur le sujet, le lien est long mais pertinent et instructif.
http://www.tircollection.com/t18502-gomme-laque