Guerre gréco-turque Afyon 1923

Soldats  turcs : L'homme au premier plan à gauche, ceinturé de bandes de cartouches, est un servant de mitrailleuse. Il faut avoir réellement utilisé cette arme au service militaire pour savoir à quelle vitesse (très loin du cinéma) les cartouches sont consommées et accessoirement le poids que peuvent représenter ces bandes. Les 3 hommes au premier plan sont très lourdement chargés, celui qui a le pied sur une pierre semble même porter un voir deux poignards caucasiens traditionnels en plus du reste.

Post d'actualité.
Bientôt tu changeras le titre :
Guerre gréco-turque 2021...

Un soldat semble avoir un casque à pointe de l'armée Allemande, c'est vrai qu'à cette époque ils étaient dans le même camp.

En effet, le 4eme en partant de la gauche.
Effet d'optique ?

Effet d'optique, je n'ai jamais vu de pickelhaube sur des photos turques, ce sont les chiliens et les suédois qui le portent. Le casque à pointe n'avait pas du tout cette forme de calotte : il était petit et peu couvrant car seulement destiné à parer aux coups de sabre (cuir durci). Anecdote : les artilleurs avaient des casque à boule car il avaient tendance à se heurter en servant leurs canons surtout les canons de  campagne (77mm) très bas. Pour moi il s'agit de coiffes en feutre d'hiver que les soldats déformaient à volonté. Les turcs pourtant armés par les allemands n'ont jamais même porté le stahlhelm, ils avaient une sorte de casque colonial fort léger.

+ 1 avec Harry Mature

ZR

Un petit lien sur les uniforme turcs (en anglais).

https://www.youtube.com/watch?v=5Qq-2NLneaI&t=288s

Serait-ce cela?

Pas impossible : ça lui ressemble.
(Bravo pour tes recherches !)

Pourquoi cette éternelle hostilité entre la Grèce et la Turquie ?

LEICACECILIA a écrit:Pourquoi cette éternelle hostilité entre la Grèce et la Turquie ?

Un beau devoir de fin de vacances en perspective car il faut remonter loin, aussi loin que la chute de Constantinople en 1453 et à partir de 1827 (bataille de Navarin) on ne pourra plus résumer.  Je m'y colle - évidemment ce ne sera pas pour ce soir et progressif.

LEICACECILIA : "Pourquoi cette éternelle hostilité entre la Grèce et la Turquie ?"

J'avais promis de détailler mais je n'ai pas eu le temps, promesse de gascon! Je vais faire succinct alors que je voulait faire un truc bien détaillé avec dates et lieu comme pour les Dardanelles.

Origine de l'hostilité entre Grèce et Turquie:

A l'origine les grecs n'étaient pas seulement dans l'actuelle Grèce mais dans toute la partie ouest de l'actuelle Turquie jusqu'à la mer Noire dont le tour sud avait été colonisé dès l'antiquité. Dans l'Empire Ottoman cette présence grecque hors Grèce s'était réduite et compactée par zone, mais des zones de la taille d'un département. Les grecs de Grèce très largement majoritaires chez eux n'avaient jamais lâché l'idée de l'indépendance conforté par un clergé garant du maintient la langue à travers le monopole de l'enseignement et l'écriture si spécifique. Minoritaires (mais par endroit en ajoutant les arméniens les chrétiens étaient majoritaires) dans le reste de l'empire ils n’aspiraient qu'à une liberté de culte et d'usage de la langue. A partir de la fin de l'empire Napoléonien  les russes retrouvent leur appétit de conquête envers l'empire. Le délitement est évident et il ne fait visiblement pas face: Les grecs se soulèvent, comme les Balkans et la future Roumanie. En Grèce et dans les Balkans la répression est terrible, l'empire fait appel à des  mercenaires incontrôlable pour terroriser et punir le population soulevée les "başı bozuk" (bachi bouzouk) ce qui ne fait qu'exacerber le désir d'indépendance. Les européens soutiennent les insurgés grecs moitié par calcul politique, moitié  par tradition culturelle hellénophile (Lord Byron). Les russes soutenant les insurgés des Balkans. Cette zone est un invraisemblable patchwork de populations de langues, nations et religions différentes. S'en suit une épuration ethnique d'une violence extrême probablement bien pire que la  guerre civile actuelle au Congo. A partir de 1870 et intensifié  pendant la guerre de 14-18, qui n'est qu'une suite de désastres à part les Dardanelles, les turcs perdent confiance dans les populations chrétiennes de l'empire et entreprennent de les éliminer  (voir wikipédia : génocide arménien, génocides des grecs de la mer noire, génocide (oublié) des syriaques). Les grecs de l'empire qui pourtant contrairement aux arméniens n'avaient  nulle velléité d’indépendance sont massacré dans les zones ou il sont nettement minoritaire comme la cote de la mer noire (le Pont Euxin des anciens comme chacun sait d'où grec pontiques). Les grecs de Grèce  sauront s'en souvenir en 1918. En 1918 l'empire s'effondre les grecs poussés par les anglais (qui sous-traitent une guerre d'occupation) pensent pouvoir reconquérir la cote et İstanbul et attaquent l'empire alors qu'ils étaient neutre: c'est la La Grande Idée (grec moderne : Μεγάλη Ιδέα / Megáli Idéa). Ils pénètrent assez profondément en Turquie et vengeant leur compatriotes de la mer noire en commettant massacres sur massacres de civils musulmans. Mal commandés, mal entrainés, ayant sous estimé la capacité de résiliences de turcs qui se réorganisent, cette guerre tourne à la catastrophe. Les turcs reprennent tout le terrain et c'est plus le relief et le manque de moyens qui les arrêtent sur les montagnes du nord de la  Grèce.  

En 1923 la SDN (précurseur de l'ONU) organise un échange de population entre Grèce et Turquie c'est La Grande Catastrophe (en grec moderne :  Μικρασιατική Καταστροφή). Cet échange, en général à pied, fut l'occasion de  nouvelles série d'exactions de part et d'autres.

Un sacré contentieux historique et ce n'est pas  fini. En 1919 les anglais et les français dans une moindre mesure  occupent la Turquie de l'ouest. Comme, l’armistice signé,  on démobilise à tour de bras sur l'Europe le soldats sont  peu actifs voir à   la limite de la mutinerie (cf mutins de la mer noire) la guerre est sous-traitée aux grecs comme expliquée en haut. Après l'échec de cette tentative on procède à la stabilisation de la région : c'est le second traité de Lausanne. L’Angleterre maitresse absolue des mers impose sans effort un partage des îles et îlots très favorable à la Grèce. Ces îles et îlots parfois très proche (2 km pour certains) de la côte turque  "mitent" terriblement les eaux territoriales turques et sont source de conflit comme actuellement.

Voila, j'ai été le plus bref possible (si,si, ...)

En attendant, les Turcs continuent de faire scier le monde....

Bravo pour ce cours d’histoire !
ZR

Le sultan Erdoğan qui est confronté à une sévère crise économique, la monnaie turque s'étant effondrée d'un facteur 3, distrait son électorat des problèmes internes par un patriotisme exacerbé sous forme de guerres à l'extérieur (Syrie, irak, Lybie) et d'un soutient aux Azeris (qui d'un point de vue ethnique sont turcs) un soutient pas cher les arméniens n'ayant que du vieux matériel soviétique d'avant.


Il a fait aussi beaucoup de concession aux religieux. Aya Sofia (sainte Sophie) redevenue une mosquée. Idem pour St sauveur in Chora, assez petite église mais un monument très visité car intérieur couvert par des fresques très anciennes. Budget du ministère des cultes (Diyanet) x par 4 ou 10 selon les sources, presque généralisation de l'enseignement secondaire* gratuit mais uniquement sous forme de lycée religieux  imam hatip lisesi , etc. Et pendant ce temps il ne fait rien pour soutenir les ouïghours (peuple turcique) opprimés par les chinois.


* Avant lui l'enseignement secondaire était fermement laïc mais très sélectif sur le niveau et les capacité, n'allaient au lisesi que ceux qui avaient le potentiel pour poursuivre en fac plus tard.

Très instructif.
Compliquée l'histoire de la Grèce !
Félicitation pour ton résumé.

Celle de la Turquie n'est pas simple non plus...

" Erdoğan est dans une fuite en avant nationaliste. Son alliance avec l’extrême droite ultranationaliste le pousse à cet agenda de crises successives : Libye, Méditerranée orientale, Haut-Karabagh… et bientôt Chypre qui va être une crise extrêmement importante".



Guillaume Perrier - Grand reporter, spécialiste de la Turquie.

J’ai visité Chypre avec ma femme il y a 15 ans et nottament la « ligne de front » qui sépare la partie Chypriote et la partie Turque...impressionnant !
L’île est superbe, la nourriture à tomber et les gens très sympathiques !

ZR

Ce mec est un "jusqu'auboutiste" qui fait un peu peur.
Macronette a voulu montrer ses petits muscles, mais Erdogan a déclaré il y a peu que :
"L'expression séparatisme islamiste" était une provocation.
Notre danseuse a retiré ces termes 3 heures plus tard...

Zouaverifle a écrit:J’ai visité Chypre avec ma femme et nottament la « ligne de front » qui sépare la partie Chypriote et la partie Turque...impressionnant !
L’île est superbe, la nourriture à tomber et les gens très sympathiques !

ZR

Il y a longtemps ?

Il y a une quinzaine d’années.
De magnifiques vestiges grecs, romains, médievaux...des milliers de chats (introduits au moyen âge pour éradiquer les serpents) des plages de ouf...
On a fait le voyage en septembre (on avait pas encore les kids   ) et c’était royal...un de mes meilleurs souvenirs de vacances.

Ma femme a fait plusieurs voyages en Grèce, il y a plus de 20 ans.
Elle en garde de très bons souvenirs.
Mais -comme moi- c'est une personne de la mer,
et elle a été déçue par les fonds sous-marins :
Pas de poissons ! Pêche intensive ?

Ça...je suis plutôt un terrien donc les ruines me ravissent ! J’ai profité de la plongée pendant 4 ans à Djibouti il faut dire...
Sinon nous étions aller nous balader sur une plage où les tortues venaient pondre c’était très intéressant.
En tout cas, côté poissons et autres fruits de mer dans les restaurants c’est divin !

ZR

On a failli aller à Chypre, on avait hésité avec Malte et ce fut Malte...
En préparant le voyage avant de choisir la destination finale j'avais lu dans un guide que les chypriotes avait sur-péché et qu'il n'y avait effectivement plus rien dans la mer.