Identification d'un fusil sur une statue turque (guerre de 1877-78)

La statue est censée représenter Nene Hatun, une héroïne plus ou moins mythifiée de de la guerre russo-turque de 1877-1878, l'une des nombreuses guerres de l'empire ottoman face aux russes durant le XIX eme siècle. J'ai un gros doute sur le fusil avec un chargeur en 1877 et je n'arrive même pas à identifier l'arme, le chargeur me fait penser  à celui d'un Lee-Enfield mais pas le reste de l'arme.

- Mon correspondant peut avoir fait une erreur sur l'identification de la statue et représenter une héroine de 1914-18 voir la guerre d'indépendance qui a suivi jusqu'en 1920.

- En 1877-78 les troupes turques étaient armés de fusils réglementaires à un coup à chargement par la culasse (type rolling-block) mais aussi marginalement de carabines à levier de sous-garde type Winchester. Sous-équipés ils ont toujours eu tendance à utiliser des armes de prise de remploi, voir des armes personnelles (les mœurs étaient assez violentes en Anatolie) pour des milices.

- En 1914 les troupes ottomanes étaient équipées de Mauser 98 mais l'usage à l'arrière d'un Lee-Enfield récupéré aux Dardanelles serait tout à fait dans leur  logique.

- Le sculpteur peut s’être complètement trompé et inspirée de ce qu'il avait vu plus tard ...

 
Voici le texte qui accompagne la photo : "Cette statue à Erzurum représente Nene Hatun qui est une héroïne en Turquie sous l’ère ottomane lors de la guerre russo-turque de 1877-1878.

Elle avait dit cela quand elle avait prise son arme en main en courant vers le front « mon bébé peut grandir sans maman mais pas sans patrie »


J'en profite pour vous souhaiter de bonnes fêtes de fin d'année.

De  plus ce fusil semble bien court, il a l'allure général des fusils modernisés par raccourcissement entre les deux guerres. Avant 1914 les fusils réglementaires et les baïonnettes étaient inutilement longs pour permettre à un fantassin de se défendre efficacement contre un cavalier armé d'un sabre - hypothèse devenue bien théorique avec l'apparition des fusils à répétition rapide.

Finalement j'ai relativement trouvé, au moins que j'ai raison sur l'incongruité historique: La statue a été restaurée et on en a profité pour remplacer le fusil trop moderne par une hache intemporelle (mais en laissant les cartouchières!). La dague qu'elle porte glissée dans la ceinture est un type courant du Caucase à l'Anatolie, c'est un symbole vestimentaire masculin sans doute voulu.

Salut Harry ! Bonnes fêtes à toi aussi.
Je pense que l'artiste sculpteur a "fait" ce fusil d'après
des images qu'il a vues, et son imagination a fait le reste.
C'est courant sur certaines gravures ou peintures.
Les artistes sont rarement des passionnés d'armes...

Il y aurai-là  un thème à creuser ... sur le parvis de la Défense près de Paris  mais noyé dans les dalles de béton se trouve le monument de la défense de Paris contre les prussiens en 1870/71, le soldat dans une pose héroïque porte un fusil à tabatière bien rendu.

Suite : J'ai l' explication des modifications lors de la restauration : 1) Le fusil n'était pas le bon : Lee-Enfield anglais de 14/18 assez approximatif !  2) Tenir un fusil au bout du bras gauche est un signe de reddition ce qu'ignorait le sculpteur donc on ne pouvait même pas remettre un fusil du bon modèle (Martini-Henry), la hache était donc un moyen de justifier le geste.

Autre statue de la même dame : C'est l'homme qui porte normalement cette fois-ci le poignard à la ceinture et le fusil. Elle a une hache certes mais  sans doute pour aller faire du petit bois et chauffer la çorba (soupe). 

Tu as fait une sacrée enquête !

...et sur des publications en turc! Je ne le lis pas vraiment, j'ai cherché en mettant le mot hache en turc (balta - j'ai un dico) joint au nom de la dame et en utilisant google traduction si le texte semblait prometteur d'après les illustrations.

Effectivement on reconnait bien le chargeur caractéristique mais il n'y a pas le guidon à oreilles tout aussi caractéristique .