N° sur feutrine du 67 RI à Soisson (1905/1906)

J'ai ça dans les archives familiales avec la gamelle.

Mon grand-père paternel avait donc fait son service de deux ans à Soissons dans ces année-là et gardé ensuite son n° d'unité comme sa gamelle.

Anecdote : Soissons se trouve à seulement 90 km de Paris et au début du XX eme siècle les chemins de fer fonctionnaient déjà fort bien à la différence des automobiles encore dans les limbes, il y avait donc largement pire comme trajet de permissionnaire. Mon grand-père avait bénéficié d'une affectation  préférentielle assez proche de Paris en tant que fils de veuve, à défaut d’être exempté comme soutient de famille car elle avait un emploi (j'ignore lequel). 



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Super, ces souvenirs familiaux !

Mais aussi intense réflexion : 65 ans et plus personne après moi  pour s'intéresser à ce grand père décédé en 1961, dois-je les garder ou les faire passer à une autre génération par collectionneur interposé?
Ma fille n'étant pas intéressée et mon fils enfermé dans la maladie psychiatrique comme tu le sais.


Pour la gamelle qui prend une certaine place la décision est prise: Elle ne va pas tarder à passer sur Naturabuy. Le n° soit il la complète en un lot, soit il rejoint un mince dossier avec qq papiers à en tête datant de l'entreprise fabrication de chaussures familiale fermée vers 1958.

Dilemme...
J'ai le même problème pour mes armes, guitares, sono, etc.
Vendre me fait chier.
Que ça parte aux enchères quand je serai 6 pieds sous terre ?
Rââââ...

Encore faut-il que la famille ait l'idée que ça ai une valeur et d'en faire bénéficier quelqu'un et non pas nourrir la poubelle.

J'ai été victime un jour d'un malaise à vélo, malaise pas très grave mais une chute inconscient est potentiellement très grave : aucune tentative de protection ni d'amortissement. A 30 km/h, vitesse courante sur un coursier vintage monté en boyaux et qui file comme un pet sur une toile cirée, on en meurt. Depuis je vois les choses différemment.

A sa retraite de (petit) fabricant de chaussures mon grand-père avait gardé un outillage individuel de cordonnier pour entretenir les godasses de la famille. Pieusement conservé j'en ai hérité ..Sans rien en faire, une relation de  sport nègre par alliance collectait du matériel et de l'outillage pour envoyer au pays de sa femme (Afrique ex-française francophone mais je ne sais plus quel pays) depuis ils font le bonheur d'un cordonnier local sans que finalement ça me prive de quelque chose alors que les jeter me peinait.

C'est ça aussi le problème :
Les "héritiers" vendront certaines de mes guitares 800 euros, alors qu'elles en valent le triple !

Mes deux grands pères n'ont pas fait la guerre de 1914-18 alors qu'ils avait fait leur service militaire juste quelques années avant donc avaient l'age d'être encore pleinement mobilisables,


Le père de ma mère était déjà employé aux chemin de fer de l'est (la SNCF sera crée seulement en en 1936) avant même l'age du service militaire, un service actif et non un bureaucrate qui aurait pu être remplacé par une femme. Son livret matricule (le livret qui consigne le déroulement du service militaire) porte un papier particulier collé à la dernière page que je résume «En cas de mobilisation si vous êtes toujours employé aux chemins de fer vous n'avez pas y répondre, vous aurez à assurer votre emploi sous régime militaire». D'après les récits familiaux le «régime militaire» était un travail beaucoup plus dur et et sans congés du tout, les cheminots ayant déjà un peu bien avant le front populaire. Mon grand père était tuberculeux avec une maladie stabilisée il travaillait quand-même, autre époque.... le travail excessif et un choc avec hémoptysie lors d'un bombardement de la gare de marchandise de Paris au Batignoles (Zeppelin ou grosse Bertha?) font repartir la maladie et il en est mort en 1920.


Mon grand père paternel lui c'est le hasard... Il est ouvrier dans la chaussure, alors une grosse activité à Paris, il s'est plutôt spécialisé dans la chaussure fine et féminine, 100 % de chance d’être mobilisé. Les chaussures de femmes soumises à la mode se déclinent en deux saisons: automne- hiver et printemps-été et entre les deux la «morte-saison» où les ouvriers en général payés à la tâche sans notion de CDI sont débauchés. La morte-saison d'été est plus longue comme si déjà le mois d’août était en sous-activité. Faute d'indemnité de chômage les ouvriers de la chaussure cherchaient des petits boulots alimentaires, tout et n'importe quoi.... Débauché sans doute en juillet il trouve un travail de manœuvre dans une usine métallurgique de la banlieue parisienne alors fort industrialisée. A la déclaration de guerre le 3 août 1914 la fonderie qui travaillait pour l'armée voit son personnel réquisitionné sur place sans condition d'ancienneté ni de qualification. Comme pour mon autre grand-père les conditions de travail deviendront plus dures, les horaires allongés et les grèves interdites.


Ma grand-mère racontait qu'il travaillait sans véritable protection superposant seulement trois tenues de travail ordinaires pour se protéger tant bien que mal, tenues qu'elle rapiéçait inlassablement le soir pour boucher les trous faits par le métal brûlant... Il en survivra, reprendra son métier immédiatement à la fin de la guerre pour décéder seulement en 1961.

Tu as de la chance de connaitre leurs historiques.
Mais, comme tu l'écris, à cette époque pas de CDI, chômage, sécu, toussa.
Les mecs étaient d'une autre trempe...

(Ne fais pas lire ton texte à un CPF,
il s’évanouirait en PLS !)

La vie d'avant n'était pas une vie d'ange.